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J'avais quatre ans, mon papa était parti...
6 février 2006

La raison d'une absence

C'est à partir de ce jour-là que je compris pourquoi maman était très souvent triste. Fréquemment, surtout lorsqu'elle ne travaillait pas, je remarquais ses yeux embués de larmes. Même si, et pour éviter de me faire de la peine, elle s'efforçait de le cacher, en se réfugiant dans une pièce, où elle était certaine d'être seule.

Je respectais la consigne : pas de question !

Ce même jour, très, très important pour moi, grand-père, mis au courant de tout ce qui venait de m'être révélé, et jamais avare de détails, m'expliqua les raisons de la guerre.

Car, nous étions en guerre ; maintenant, je le savais.

Il me fît comprendre que des dirigeants, les nôtres, malhonnêtes, méprisables, cédant à la panique, avaient tout simplement et en quelque sorte, livré la France et les français à un ennemi juré depuis des décennies, et commandé par un ancien "petit caporal" : Le chancelier Adolf Hitler.

Mon mentor attitré m'apprend que cette guerre se déroule dans nôtre pays, plus particulièrement dans le Nord et l'Est.

Des cohortes de réfugiés, belges, français, chassés de chez eux, quittant leurs villes, leurs villages, entièrement détruits, errent sur les routes, à pied, à vélo, en charrette, poussant des landaus où pleurent des bébés ; les plus nantis s'entassent dans des voitures automobiles, qui, tôt ou tard, devront s'arrêter, par manque de carburant. Tous, n'ont qu'un seul but : rejoindre de les lieux plus hospitaliers, beaucoup plus au sud. Un grand nombre d'entre eux, malheureusement n'y parviendront pas. Les "stukas" de la "luftwaffe", chasseurs-bombardiers légers, (photo ci-contre) stukasen piqués meurtriers, viennent définitivement anéantir leurs espoirs ; combien de morts sur ses routes de l'Exode ? Enormément. Les survivants, ne prennent même pas le temps de leur offrir une sépulture, si simple soit-elle. Ils n'ont plus qu'une hâte : fuir, fuir, très loin... et très vite !

Grand-père n'arrête plus ; enfin, il a maintenant le droit de me raconter tout cela ; je suis, moi, son petit-fils, devant lui, à l'écouter, yeux et oreilles, grands ouverts.

Je suis totalement abasourdi ; et déçu.

La suite de son exposé, heureusement, se révèle beaucoup plus encourageante.

Un général, Charles de Gaulle, petit dans le grade, mais grand par la taille, immense pour son sens du devoir et de l'honneur, refusant la démission, n'acceptant pas la soumission, vient, il y a quelques mois déjà, de lancer depuis Londres, où il se trouve, un appel à tous les français de bonne volonté. Il leur demande de prendre les armes, de résister et de combattre l'ennemi, afin de reconquérir nôtre territoire et nôtre liberté.

Répondant à cet appel, n'écoutant que leur courage, des Limousins, hommes, femmes, de toutes origines, quittent leurs familles, sacrifient leur profession. Avec très peu d'armement, mais avec une volonté farouche, ils décident de se regrouper, afin de lutter, harceler l'ennemi, et le chasser hors de nos frontières.

Ce sont les maquisards.

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